Assurer une qualité d’accueil…
Mettre à l’abri est une notre premier devoir. Mettre à l’abri, c’est protéger des dangers extérieurs en proposant un cadre de vie rassurant sur lequel l’enfant peut s’appuyer pour rebondir. Cela passe par la formalisation d’un référentiel d’intervention qui permet de projeter l’enfant.
…pour devenir citoyen…
Projeter l’enfant, c’est aussi lui permettre de prendre une place active au sein de la cité. Car, si la mission première des éducateurs est bien de protéger, ça n’est pas de la société que l’enfant doit être protégé. L’ouverture sur le droit commun est donc essentielle, notre intervention n’étant que provisoire. De surcroit, quelle serait la légitimité d’une intervention éducative si la participation effective des jeunes n‘était pas assurée ? Il s’agit donc de passer d’une configuration de vulnérabilité, induite par la notion d’aide contrainte, à une capacité d’agir ou empowerment, ce processus par lequel un individu acquiert les moyens de renforcer sa capacité d’action et de s’émanciper.
…et passer d’une aide contrainte à une aide consentie.
L’adulte est l’héritier de l’enfant qu’il a été. En tant que professionnels de la protection de l’enfance, nous avons une responsabilité dans cet héritage. Celui d’accompagner jusqu’à l’autonomie parfois, avec bienveillance et respect tout en étant vigilant à ne jamais se substituer aux parents, détenteurs de l’autorité parentale et en créant les conditions pour que chaque parent se réapproprie sa place d’acteur responsable au sein de l’ensemble familial.
C’est un travail de longue haleine que de passer d’une aide contrainte à une aide consentie. Cela nécessite, pour les professionnels de faire un « pas de côté », car si le mandat judiciaire est trop mis en exergue, nous risquons nous-même de ne pas créer les conditions favorables à la collaboration de la famille encore moins à son implication.
Pour autant, il ne s’agit pas de nier la notion de danger, mais de favoriser la création d’une relation tierce où la fonction parentale est pleinement reconnue, avec ses failles, ses forces, ses faiblesses. Nous devons pour cela produire une réflexion collective sur la place du jeune et de sa famille dans l’accompagnement. Il s’agit de mobiliser les compétences collectives à l’élaboration d’un Projet Pour l’Enfant véritablement concerté, élément essentiel à la rédaction d’un Projet d’Accompagnement Personnalisé adapté.
Le travail avec les familles n’est pas une contingence, il doit s’inscrire dans le quotidien de nos équipes au même titre que la participation effective du jeune à l’élaboration de son projet.
« Chaque adulte doit être garant des droits des enfants et non gendarmes de ses devoirs » (Philippe Meirieu)